Yourte

Les cultures d'Asie Centrale ont été considérablement influencées par l'héritage nomade. On le reflète par la manière qu’un ménage est tenu, aux coutumes et aux rites. Le chef d'oeuvre de l'artisanat kirghize est la yourte qui est facile à transporter d’un endroit à l’autre. La décoration intérieure des yourtes est à la fois éclatante et pratique.

La yourte est un petit logement de 20 à 30 m2, une évolution des cabanes des tribus turcs. Une évolution qui a pris tout le meilleur de l'expérience de beaucoup de siècles. Les nomades d'Asie Centrale l’ont transformée afin de la construire en moins d'une heure et transportable avec des chevaux.

Une armature de bois croisés posée en cercle et surmontée d’une coupole retient le poids du tapis de feutre qui protège la yourte du soleil et du froid. Il s'appelle « kerege » et est le mur de la yourte, plié il ne prend que 60 cm de large, les bois décroisés les parois atteigne près 3.50 mètres de long. Les bois sont liés par des cordes de boyau séché. Le nombre de palissade détermine la grandeur de la yourte. On y place ensuite un encadrement de porte, avec ou sans porte, selon si on se trouve au nord ou au sud du pays.

Pendant le montage, au centre du cercle, on tient le « tunduk » au bout d’une perche. C’est la pièce maîtresse, un bois rond plié en forme d’anneau avec huit perches de bois croisés en perpendiculaire construit en son milieu. Puis on y enfile des perches de bois « uuk » qui seront posé et attaché au sommet du « kerege ». Le mur est ensuite habillé d’une natte de fin roseaux et de laine « tchi », puis la yourte est toute recouverte de feutre « kachma »

La yourte est couverte par des feutres de différents types. Ce sont « jabuu tunduk », « tuunduk », « uzuktor ». La couverture de feutre est reliée à son armature par des bandes tissées en laine. La couverture du tunduk est mobile et le trou pour la fumée est facilement ouvert le matin et fermé la nuit avec l'aide d’une longue corde. La porte est faite de feutre et de « tchi », elle relie la terre au tunduk, pour l’ouvrir, on l’enroule de bas en haut. A l’intérieur comme à l’extérieur, la yourte est richement décorée par des bandeaux de feutre, des bandes tissées, des franges tressées, des pompons multicolores « chachyk » et des tresses « terenchek ».

Pendant des années, non seulement la yourte à changer mais aussi son ameublement. La partie droite est réservée aux femmes « epchi jak ». Au lieu d’armoire de bois, des sacs de feutre multicolore y sont suspendus. On y trouve aussi les habits, les coiffes, les bijoux, la poterie et les travaux de couture.

La place à l’opposé de la porte, le « tor », sont assis les invités ou les gens les plus respectés, on y trouve les plus beaux tapis de feutre « chirdak ». Plus il y a de tapis, plus les propriétaires sont riches. Les tapis de feutre simple sont les « ala kyz », les tapis de feutre tissés et composés s’appellent les « chirdak ». Les chirdaks cousus en forme traditionnelle ou en mosaïque sont très colorés ; ils recouvrent les ala kyz. Puis on recouvre les tapis de fins et étroits matelas appelés les « tolchok ». On y fait asseoir les hôtes.

Au centre de la yourte, le « kolomto » est réservé pour le feu et la cuisine. Les riches ont une yourte spécial comme réfectoire et cuisine « achkana ». La yourte a pour but bien sûr de garde-manger et pour toutes les affaires personnelles ou outils, mais aussi pour y garder au chaud en hiver, les jeunes brebis et agneaux.

L’artisanat et les décorations sont faites par les maîtresses de maison. Les couleurs employées sont gaies, fortes et contrastées. Le rouge et le brun dominent. Aujourd’hui les poudres de coloration synthétique ont pris le dessus. L'ornement a son origine à l’époque du bronze, mais il a été amélioré et graduellement augmenté. Ses éléments viennent de la flore et de la faune qui entouraient les personnes nomades. Le motif principal de l'ornement des tribues kirghizes est les cornes de moutons appelé « kochkor ». Les courbes sinueuses s’appellent « kyal » qui représente les branches d’un arbre.